reprendre le fil de la grande aventure …

Le gouvernement entend acter avec sa loi sur la souveraineté énergétique huit réacteurs supplémentaires en 2050.

Un texte qui fait également disparaître l’objectif de réduction à 50 % de la part du nucléaire dans le mix énergétique français fixé par la précédente loi du genre en 2015.

En février 2022 Emmanuel Macron affichait son intention de « reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil » et annonçait la construction de 6 EPR2, version simplifiée de l’EPR de Flamanville.

Trois ans après le discours présidentiel, l’EPR multiplie les incidents et des mois après sa prétendue mise en service le 21 décembre 2024 (avec 12 ans de retard sur le calendrier prévu) ronronne aux alentours de 25 % de sa puissance… présentant toujours un bilan production/consommation négatif !

La Cour des comptes a estimé son coût de construction à 23,7 milliards d’euros (au lieu des 3 prévus) et alerte sur les risques entourant le projet de nouveaux réacteurs, affirmant que « Le programme EPR2 reste marqué par un retard de conception, une absence de devis abouti et un plan de financement incertain ». Elle estime actuellement que la facture des 6 EPR2 pourrait atteindre près de 80 milliards d’euros hors frais de financement, soit plus de 10 de plus que la dernière estimation d’EDF.

De fait, le plan de financement et le calendrier de construction n’aboutiront pas avant minimum décembre 2025. Malgré cela, des terrains ont déjà été acquis via les SAFER à Penly (Seine-Maritime), à Gravelines (Nord) et au Bugey (Ain), sites pressentis pour accueillir des EPR2, suscitant la mobilisation des détracteurs du projet.

Alors même que le nucléaire met en danger les populations et l’environnement, il pèse sur le budget pourtant austéritaire du gouvernement au détriment des énergies renouvelables et d’une réelle lutte contre le dérèglement climatique.