Non, l’agribashing n’est pas répandu !
Déméter, créée en 2019 par Christophe Castaner pour contrer une pseudo-menace pour le monde agricole, est inactive.
Cellule de renseignement et d’enquête, Déméter a été créée au sein de la gendarmerie nationale par une convention de partenariat entre le ministre de l’Intérieur et deux syndicats agricoles (FNSEA et Jeunes Agriculteurs) au prétexte de la nécessité de lutter contre un phénomène d’« agribashing » (élément de langage popularisé par la FNSEA pouvant se traduire par « dénigrement du monde agricole ») imputé aux mouvements animalistes et environnementalistes.
Frôlant l’instauration d’un véritable délit d’opinion, l’État a notamment chargé Déméter de surveiller et collecter des informations sur les « actions de nature idéologique », dont des actions parfaitement légales, mais qui osent faire la critique de l’élevage intensif, de la (sur)consommation de viande ou de l’usage de pesticides dont la dangerosité est avérée.
Cinq ans plus tard, l’association Aria et Le Monde ont mené l’enquête : aucune atteinte détectée. Par endroit aucune réunion n’a même été organisée.
Cela remet les points sur les i : les défenseurs de l’environnement n’harcèlent, n’attaquent, ni ne nuisent physiquement aux agriculteurs.
Plusieurs associations environnementales ont demandé la dissolution de Déméter, instrument politique d’intimidation destiné à dissuader toute revendication quant à notre modèle agricole et alimentaire. Le tribunal administratif de Paris est allé dans ce sens, jugeant le grief fondé. Mais le 7 novembre 2024, le Conseil d’État a retoqué la décision dans contexte toujours plus répressif à l’égard des lanceurs d’alerte qui osent s’opposer à un modèle intensif à bout de souffle. Dans une tribune publiée le 19 mars 2025, plus de 120 associations et personnalités demandent à nouveau le démantèlement de la cellule Déméter.
Sans autre voie de recours à l’échelle nationale, les signataires soutiennent la procédure engagée par L214 devant la Cour européenne des droits de l’homme pour faire respecter le droit à la liberté d’expression et d’information.