Indignation au rond-point : touche pas à mes fesses

Fin 2019, la préfecture du Jura pointait les « relations interdépendantes avec les territoires limitrophes, en particulier avec Pesmes.»

Jugeant que la création d’une zone à proximité du rond-point des « Quatre Fesses » était « susceptible de nuire à une répartition équilibrée entre emploi, habitat, commerces et services du fait de la présence d’un pôle de vie qui dispose d’une offre commerciale à moins de cinq kilomètres », l’arrêté de la préfecture avait stoppé l’élan de l’intercommunalité Jura Nord.

Malgré quelques aménagements, le projet de zone d’activités mené par la communauté de communes cristallise toujours les oppositions. Près d’une centaine de personnes ont manifesté samedi 17 février 2024 pour faire valoir des arguments tant économiques qu’environnementaux.

Venus des villages voisins, du Jura ou de Haute-Saône, les manifestants s’opposent à l’implantation d’une nouvelle zone commerciale sur une parcelle agricole de 6,5 ha en ce lieu, tout proche de Pesmes (1100 habitants). Les élus de cette petite cité de caractère veulent sauvegarder les commerces du centre bourg.

Ce projet est contraire aux orientations données pour économiser le foncier, l’objectif zéro artificialisation net qu’il nous faut rechercher pour préserver notre planète. En France, près de 10% des sols sont artificialisés, leurs fonctions naturelles altérées en raison d’activités humaines.

Au cours de la dernière décennie, entre 20 000 et 30 000 hectares ont été artificialisés chaque année.

L’association CDMM qui appelait à la mobilisation a versé un dossier très argumenté à l’enquête publique. Si l’intérêt économique du projet est loin d’être étayé, l’impact sur l’environnement dans la vallée de l’Ognon semble inévitable dans un secteur classé Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

Europe Écologie les Verts de Franche-Comté a apporté son soutien à la manifestation.

Bien que relevant 42 observations en opposition nette à ce projet, sans compter les centaines de signatures sur une pétition et la contestation d’élus et de personnalités locales, la commission d’enquête publique émet un avis favorable sans aucune réserve, considérant cette agitation « totalement disproportionnée ».

C’est pourtant bien pour lutter contre l’artificialisation des sols que la loi “Climat et résilience” du 22 août 2021 a défini un objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) pour 2050 …