pari réussi !
12 ans après la catastrophe de Fukushima, l’Allemagne réussit son pari : sortir de l’atome, accélérer la fin du charbon et atteindre au plus vite le 100 % renouvelable!
Après un report dû à la crise ukrainienne et à son impact sur le paysage énergétique allemand, les centrales d’Isar 2 (sud-est), Neckarwestheim (sud-ouest) et Emsland (nord-ouest), les trois derniers réacteurs du pays ont finalement été mis à l’arrêt samedi 15 avril 2023.
La première puissance industrielle d’Europe a ainsi respecté, à quelques mois près, le calendrier de la transition énergétique fixé au début des années 2000.
Mobilisation citoyenne face une technologie dangereuse, non durable et coûteuse
Armin Simon du mouvement Ausgestrahlt y voit « le succès de l’engagement de centaines de milliers de citoyens qui pendant plus de cinq décennies ont porté les bons arguments contre le nucléaire avec persévérance, imagination et protestations répétées ».
Même si de nombreuses questions subsistent au sujet des montagnes de déchets nucléaires à stocker en toute sécurité cette sortie marque avant tout la diminution considérable du risque d’une course en avant et de la production de nouveaux déchets hautement radioactifs.
C’est une étape importante pour la transition énergétique.
Allemagne, renouvelables, nucléaire et charbon
Argument favori des promoteurs de l’atome, la décision de sortie du nucléaire n’a pas débouché sur un renfort du charbon, mais a donné l’impulsion pour une montée en puissance décisive des énergies renouvelables, qui a plus que compensé le déclin de l’atome. La part des énergies renouvelables a atteint 46 % en 2022, contre moins de 25 % dix ans plus tôt.
En parallèle, malgré l’extension de mines de charbon destructrices, de nombreux projets de centrales à charbon ont été abandonnés et une baisse du recours aux énergies fossiles a été constatée.
Tous secteurs confondus, les émissions de CO2 du pays sont ainsi passées de 942 [1] à 746 millions de tonnes équivalent CO2 entre 2010 et 2022 selon l’Office Fédérale pour l’Environnement [2].
L’Allemagne se concentre désormais sur son objectif de couvrir 80 % de ses besoins en électricité grâce aux énergies renouvelables dès 2030, tout en fermant ses centrales à charbon en 2038 au plus tard.
Sortie du nucléaire : après l’Allemagne, la France ?
Contrairement à ce que tente de faire croire le gouvernement avec sa tentative de relance « à marche forcée » de l’atome, la France peut elle aussi sortir du nucléaire tout en réduisant sa production de gaz à effet de serre !La France, avec 56 réacteurs, reste le pays le plus nucléarisé au monde.
Un système énergétique 100 % renouvelables d’ici 2050 est possible en France.
C’est ce que démontre parution après parution l’Institut négaWatt dans ses rapports [3]. D’autres scénarios 100 % renouvelables existent, portés par Global Chance, le Réseau de Transport d’Électricité [4] ou encore l’ADEME [5].
Par Pascal Blain, président de Serre Vivante
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