On l’a observée en Haute-Saône

La LPO rapporte l’observation fin juin d’une famille vers Frétigney et d’une femelle nourrissant au nid en vallée de l’Ognon à Bresilley.

Ce petit passereau ne dépasse pas les 11 cm pour un poids de 5 à 12 g.

La cisticole des joncs est notamment reconnaissable à sa queue courte et large, son plumage dorsal brun aux stries sombres bien marquées, son ventre clair de couleur blanchâtre à beige et son sourcil crème assez large et visible.

Le chant bref, aigu et régulier qu’elle émet au cours d’un vol ondulant est également une particularité propre à l’espèce. Une note stridente à chaque ondulation, soit toutes les 0,7 secondes : tchip… tchip… tchip… sur une durée de 30 secondes.

Quant aux milieux d’observation, ils sont très homogènes. 60% des données proviennent des prairies humides du val de Saône. La plupart des autres, lorsque l’auteur a précisé l’habitat, concernent également des prairies sèches, bordées de haies ou partiellement embroussaillées à l’occasion. Les friches, sèches ou humides, et les zones humides hors prairie (bords de plans d’eau, roselières) complètent le tableau. Il ne faut cependant pas lier trop hâtivement l’espèce à l’eau. C’est surtout une structure de végétation qu’elle recherche : un couvert lâche de graminées avec accès au sol et néanmoins de hautes tiges.

La Cisticole des joncs, en France, est une espèce sédentaire sur la façade atlantique, les grands bassins qui la bordent (Poitou, Val de Loire et de Garonne, le Lauragais et une large bande méditerranéenne. Toutefois la zone de peuplement continu ne remonte pas, en vallée du Rhône, au nord d’Orange. Au-delà, ce ne sont que des noyaux très isolés, que des hivers très froids peuvent liquider en raison, justement, de la sédentarité de l’espèce. En Franche-Comté, la Cisticole présente un schéma tout à fait classique de migrateur transsaharien, avec un pic en avril (surtout dernière décade) et en mai, puis un autre en septembre.

Sédentaire, elle est sensible au froid. Mais heureusement l’espèce est prolifique. Dans leurs zones de forte densité, les Cisticoles se reproduisent littéralement comme des lapins : à raison de trois ou quatre nichées par an, chaque mâle de Cisticole pourrait engendrer une quinzaine de descendants par an. Ceux-ci n’ont d’autre choix que de partir baluchon sur l’épaule en quête de territoire. Et le réchauffement qui concrétise dans nos régions le dérèglement climatique planétaire ne peut que favoriser leurs ambitions.

Voici donc, peut-être, une nouvelle acquisition durable de l’avifaune locale, à tout le moins un épisode à documenter. Cherchez donc dès cet été les jeunes Cisticoles en goguette, avant-garde d’une sympathique invasion !