bulletin 53 - Printemps 2022
32 pages d’actualités locales, sur l’environnement, le patrimoine, …
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ÉDITO
L’atome est une voie sans issue
Impossible dans ce numéro de printemps, de faire abstraction du contexte actuel et du drame humain qui se joue en Ukraine. La guerre et les menaces qui pèsent sur les installations nucléaires nous rappellent l’immensité du risque que fait peser cette technologie sur l’humanité.
‘‘ Quel que soit le scénario retenu, la transition énergétique nécessite d’abord de pérenniser et d’animer la concertation citoyenne. ’’
L’industrie nucléaire française est fortement dépendante de l’étranger.
La totalité de l’uranium est importée (du Canada, du Niger et 45 % vient du Kazakhstan, sous influence russe). On ne sait plus que faire sur notre territoire des déchets radioactifs à traiter. Des militants de Greenpeace ont bloqué lundi 15 novembre 2021 un convoi en partance du centre de stockage de déchets d’Orano, à Pierrelatte dans la Drôme, pour empêcher l’envoi d’uranium appauvri vers la Sibérie. L’ONG dénonce l’exportation illégale par la France de ses déchets nucléaires à l’étranger.
L’industrie nucléaire française a tout intérêt à ce que Rosatom, géant russe du nucléaire, prospère. En effet, les partenariats croisés sont nombreux pour capter les juteux marchés de construction de nouvelles centrales nucléaires.
Il est donc parfaitement hypocrite d’appeler à arrêter les importations de gaz russe sans remettre en cause les partenariats industriels forts noués avec l’industrie nucléaire russe.
Face aux problèmes que posent le pétrole, le gaz, le charbon tout comme le nucléaire, la véritable indépendance énergétique passe par une politique volontariste d’économies d’énergie et d’efficacité énergétique couplée au développement des énergies renouvelables.
Faire l’apologie d’une énergie dangereuse, défaillante, coûteuse et hors délai pour répondre efficacement à l’urgence climatique et au besoin d’indépendance énergétique est irresponsable. Tabler sur la construction de nouveaux réacteurs nucléaires l’est encore plus.
Peut-on, en se réclamant « du progrès, de la technologie et de la raison », faire l’économie d’un débat public sur la place du nucléaire en France ?
Quel que soit le scénario retenu, la transition énergétique nécessite d’abord de pérenniser et d’animer la concertation citoyenne.
Par Pascal Blain