la mer est-elle une poubelle nucléaire ?

Le 11 mars 2021, cela a fait 10 ans …

Le 11 mars, cela a fait 10 ans …

  • 10 ans déjà que le séisme et le tsunami qui a suivi ont dévasté la côte japonaise,
  • 10 ans déjà que 3 des 6 réacteurs de la centrale de Fukushima Daïchi sont entrés en fusion,
  • 10 ans déjà que le monde ferme les yeux, comme pour oublier une catastrophe qui n’est pas terminée et impacte toujours la santé et l’environnement, comme pour oublier la dangerosité…

Les habitants de Fukushima, réfugiés dans d’autres villes, parfois à l’autre bout du Japon, eux ne peuvent oublier.

Tout comme les enfants malades, les victimes en procès, les liquidateurs qui travaillent encore d’arrache-pied dans des conditions périlleuses en espérant nettoyer ce qui ne peut sûrement pas l’être…

Malgré la propagande autour des Jeux Olympiques de Tokyo, destinés à laisser croire que l’accident appartient au passé, les conséquences de la catastrophe sont toujours à l’ordre du jour, avec le déversement prévu des eaux contaminées de la centrale dans le Pacifique.

La question des eaux contaminées est devenue le sujet central de Fukushima depuis quelques années

D’après la compagnie Tokyo Electric Power (Tepco), il n’y aura plus de place en 2022 pour les stocker. Au 22 octobre 2020, il y avait 1 043 réservoirs avec 1 233 985 m3 d’eau contaminée, dont une grande partie d’eau “traitée” contenant du Strontium 90 et d’autres radionucléides.

Après des années de traitement des eaux contaminées, TEPCO a choisi de remplacer l’expression " eau contaminée" par " eau traitée" pour donner l’impression que l’eau est bien décontaminée. On sera pourtant encore longtemps obligé de refroidir jour et nuit le corium (cœur fondu) avec de l’eau. Une eau irréversiblement contaminée dès lors.

Si Tepco a prévu d’enlever tous les débris du corium sur 19 ans, la compagnie cherche encore une méthode concrète pour réaliser cela. Pour des raisons purement politiques et économiques, Tepco et le gouvernement japonais, envisagent donc de déverser les eaux contaminées dans l’océan. C’est évidemment l’option la moins onéreuse. Mais quelles seraient les conséquences pour la population locale, notamment pour les agriculteurs et pécheurs qui s’opposent vigoureusement à cette solution ?

Environ 80% de l’eau stockée aujourd’hui devrait être retraitée car contenant encore de nombreux éléments radioactifs dangereux pour la chaîne alimentaire, bien au-delà des normes fixées …. La mer ne doit pas être une poubelle nucléaire. Cela aurait des impacts nocifs à la fois sur l’écosystème marin et sur les humains de très longues années durant.