de part et d’autre de la frontière franco-suisse
De tout temps réputés pour leur qualité et le savoir-faire de ceux qui les travaillent, les sapins et épicéas du massif jurassien font désormais l’objet d’une appellation d’origine contrôlée (AOC).
Ce label obtenu en mars 2019 est légitimé par une étude menée au laboratoire Chrono-environnement de Besançon, qui a contribué à en définir les critères, le contexte et le périmètre. En particulier la thèse préparée par Marc Briot, a établi le lien entre milieu naturel et qualité du bois, et souligne notamment l’importance du sol dans cette équation. Sur son substrat calcaire, le sol jurassien est riche en nutriments, bien plus que les Vosges, les Alpes ou les Ardennes, où les sols acides prédominent : même si l’altitude et le climat sont comparables entre ces régions, la nature des sols fait la différence. Pour la même raison, le bois des forêts locales tient aussi la comparaison avec celui provenant de contrées plus lointaines, comme l’Oural.
Une très bonne résistance mécanique
Ainsi c’est dans le Jura que la probabilité est la plus forte de trouver du bois de très bonne qualité en termes de résistance mécanique, caractérisés par des cernes très serrés. La qualité du bois provient aussi d’une gestion éclairée de la forêt, qui se lit dans la nature de son peuplement et dans sa densité. Plutôt que faire le choix de la plantation pour reboiser, les forestiers ont favorisé la régénération naturelle, qui produit des arbres bien adaptés au contexte environnemental et garantit la conservation du patrimoine génétique des espèces.
La zone AOC de production a été définie de part et d’autre de la frontière franco-suisse, à 600-700 m d’altitude. La zone dite de transformation est plus étendue, englobant de nombreuses scieries traditionnelles.
Par Pascal Blain, président de Serre Vivante
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