hypocrisie face à l’urgence climatique
Malgré les épisodes caniculaires, malgré l’intervention des jeunes pour le climat devant l’Assemblée nationale rappelant aux politiques l’importance de respecter leurs engagements climatiques, le gouvernement a ratifié le CETA.
Ce traité de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada comporte de nombreux risques sanitaires et écologiques, puisqu’il va autoriser l’importation de substances interdites en Europe, augmenter les flux de marchandises et instaurer une justice d’exception qui permettra aux industries fossiles d’attaquer directement les États en cas de nouvelle législation environnementale défavorable à leurs intérêts. L’adoption de cet instrument démontre une nouvelle fois l’hypocrisie du gouvernement face à l’urgence climatique. Comment compter respecter l’objectif fixé des +1,5°C maximum de réchauffement climatique inscrit dans l’Accord de Paris quand nos dirigeants prennent des décisions qui vont contribuer à accroître les émissions de gaz à effet de serre ?
Le CETA menace l’agriculture française
Aucune étude d’impact agricole de cet accord n’a jamais été réalisée, ni aucune étude d’impact général à l’échelle de chaque État membre. Le gouvernement considère pourtant le CETA comme le prototype de l’accord commercial idéal, et comme l’étalon à atteindre avec le TAFTA (Transatlantic Free Trade Area), en particulier dans le domaine des « Indications géographiques » : en effet le Canada a accepté de reconnaître sur son marché certaines des appellations d’origines (AOP et AOC) et indications géographiques protégées (IGP) alimentaires.
Mais en réalité l’accord de libreéchange avec le Canada fait peser de lourdes menaces sur les paysans français et canadiens, et présente des risques très concrets pour notre alimentation.
En contraignant à réduire toujours plus les coûts de production et à affaiblir les normes sociales et environnementales, en privant les États et les collectivités publiques des instruments nécessaires pour soutenir spécifiquement une agriculture locale, rémunératrice et respectueuse de l’environnement, cet accord devrait pousser à l’industrialisation de l’agriculture des deux côtés de l’Atlantique, entraînant des pertes d’emploi, la disparition des savoirfaire locaux, et la dégradation de notre santé et de notre environnement.
En savoir +> https://www.collectifstoptafta.org/